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« Sphère permet de fédérer tout le monde » – Nicole Attro

Nicole Attro« Sphère permet de fédérer tout le monde, de ramener tout le monde au même endroit sans avoir besoin de passer par quatre chemins ou de donner constamment des explications. »

Nicole Attro est originaire de la Côte d’Ivoire et titulaire d’un Master d’Administrateur avec une spécialisation en Développement Communautaire. Elle travaillait déjà depuis longtemps dans le secteur des ONG, sur les questions ayant trait à la jeunesse, lorsqu’elle a commencé comme volontaire au sein de la société de la Croix-Rouge de son pays.

« C’était l’occasion, sinon la volonté, de pouvoir apporter assistance à autrui en cas de besoin, qui m’a en partie conduite vers le métier de l’humanitaire », se souvient Nicole Attro. Sa motivation était « principalement l’engagement envers la communauté et envers tous ceux qui sont dans le besoin. »

C’est courant 2000 au travers de l’opération d’assistance aux réfugiés en provenance du Libéria conduit par la Croix-Rouge de Côte D’Ivoire, que Nicole Attro a suivi sa première formation sur les standards humanitaires Sphère.

Les standards Sphère ont été présentés au personnel et aux volontaires de la Croix-Rouge par des membres du personnel de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). L’objectif de cette formation était d’élargir les horizons du personnel de la Croix-Rouge au moyen d’outils autres que ceux dont disposait leur organisation.

Cette première expérience du secteur humanitaire a conduit Nicole Attro à Lyon, en France. En 2005, elle s’inscrit à l’Institut Bioforce pour suivre une formation d’Administrateur de la solidarité internationale.

« Il y avait un module qui abordait les standards Sphère », se souvient-elle. « Toujours est-il que cette formation alternait des périodes de théorie, d’étude de cas et de cas pratique basé sur des scénarios, et la référence utilisée étaient bien sûr les standards Sphère, pour ces aspects-là. »

De retour en Afrique, Nicole Attro a travaillé au Niger, où elle était Déléguée coordonnatrice du programme de développement communautaire avec la Croix-Rouge française. Quatre ans plus tard, elle part pour le Tchad, où elle travaille pour CARE dans le cadre d’un programme multisectoriel d’aide humanitaire ciblant les réfugiés de la République centrafricaine (RCA) dans le Sud du Tchad.

« CARE avait une grosse opération. Il y avait quatre camps au sud du Tchad, et ensuite à l’est, avec les réfugiés du Darfour (Soudan). Moi, j’étais plus dans le sud, où nous menions une intervention multisectorielle, et il est vrai que les standards Sphère étaient la référence dans toute la conception programmatique, dans l’identification des indicateurs. Sphère était l’outil non seulement reconnu, mais aussi utilisé. »

« Il fallait donc s’assurer qu’il soit utilisé par tous les acteurs présents – de part ce fait, il y avait un consensus avec les équipes techniques du HCR, qui utilisaient elles aussi les mêmes références. C’était plus simple de parler le même langage en utilisant les mêmes outils. »

Nicole Attro repart ensuite au Niger, cette fois avec le Programme alimentaire mondial des Nations Unies, puis à nouveau au Tchad, avec CARE ici aussi. Lors de tous ces changements de pays et d’organisations, sa connaissance des standards Sphère a toujours joué un rôle dans son travail, d’une manière ou d’une autre.

Aujourd’hui, Nicole Attro est responsable des programmes humanitaire d’Oxfam Intermón au Tchad. La situation y est très fluide et il n’est donc pas facile de donner des chiffres. Les programmes d’Oxfam Intermón ciblent dans le Sud, une assistance aux populations retournés de la RCA, les réfugiés et les populations hôtes vulnérables.

« Pour l’instant, c’est la zone sud du Tchad qui est identifiée comme zone d’urgence humanitaire, avec la situation des populations qui sont revenues de la RCA et se sont installées dans les communautés, dans les villages, mais aussi avec la situation des réfugiés du lac Tchad, situation dans le cadre de laquelle des populations ont fui le Nigeria et arrivent au Tchad à cause du conflit avec Boko Haram. »

« Nous mettons en place des programmes de réponse multisectoriels. Il s’agit d’assurer l’accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement, mais aussi la sécurité alimentaire, donc la distribution de vivres ou d’argent, de coupons et bons d’achat pour les ménages les plus vulnérables. Nous apportons une assistance à ces personnes, mais aussi aux communautés d’accueil, parce qu’il y a une pression sur les ressources qui existaient ; en effet, les ressources n’ont pas augmenté mais la population, si. »

Les standards Sphère jouent-ils un rôle dans ce contexte ? « Oui », répond Nicole Attro. « C’est un outil que nous utilisons couramment. Surtout dans la programmation, pour nous assurer que nous planifions comme il se doit, mais aussi dans la mise en œuvre. Il permet d’aller de bout en bout dans la bonne planification et de définir les bons indicateurs pour le programme. C’est assez pratique. »

Mais ce n’est pas tout. « En plus de l’utilité des indicateurs, le fait que l’outil existe permet de fédérer tout le monde, de ramener tout le monde au même endroit sans avoir besoin de passer par quatre chemins ou de donner constamment des explications. Quand on parle par exemple de l’accès à l’eau, on dit juste ‘selon les standards Sphère’, et on sait de quoi on parle. D’office, cela permet déjà d’aller de l’avant. »

Cependant, Nicole Attro reconnaît qu’« au niveau des pays, les organisations ne sont pas toutes au même niveau de mise en œuvre ou d’appropriation des standards Sphère ». Ce qui suggère la nécessité d’avoir « des mécanismes de partage d’expériences et de concertation par pays ».

« L’idée, c’est qu’un cadre de concertation peut être un bel espace de partage d’expériences, de transfert de compétences, mais aussi de renforcement des capacités, pour que les initiatives qui commencent ne s’essoufflent pas. Il faut pouvoir leur donner la possibilité d’apprendre, et d’apprendre de ceux qui pratiquent. »

De l’avis de Nicole Attro, « cela permettrait au Projet Sphère d’avoir un retour sur les questions suivantes : Comment peut-on actualiser des informations ? Quelles sont les bonnes pratiques aujourd’hui ? En effet, s’il y a des gens qui ont développé de nouvelles bonnes pratiques, les partager permet aux autres de se questionner, et d’orienter leurs interventions. C’est vraiment ça. »

[Nicole Attro a pris part à l’ les 28 et 29 octobre 2015.]

Faire la connaissance de praticiens Sphère en Afrique de l’Ouest (d’autres profils à venir) :

  • « Les communautés touchées par les catastrophes ont des droits » – Elmehdi Ag Wakina
  • « Les standards Sphère sont indispensables dans la réponse humanitaire » – Mansour Diouf