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Les principes humanitaires au centre d’une réunion d’un réseau universitaire

Kristalina GeorgievaKristalina Georgieva, Commissaire européen à la coopération internationale, à l’aide humanitaire et à la réaction aux crises, prend la parole à l’occasion du vingtième anniversaire du réseau NOHA.

Par Cecilia Furtade *

« Les principes humanitaires demeurent importants, même si à l’heure actuelle, l’action humanitaire n’implique plus uniquement de fournir des services, mais également, de plus en plus, de créer des liens avec le développement et la préparation aux catastrophes », a déclaré dans son discours d’ouverture Marie-José Domestici-Met, Professeur à l’Université d’Aix-Marseille et l’une des membres fondateurs de NOHA. Elle a ajouté à l’intention du public : « En faisant fi des principes humanitaires, vous prenez un risque ».

Organisé à Bruxelles les 14 et 15 octobre 2013, l’événement du réseau NOHA a rassemblé des représentants des dix universités européennes qui composent le réseau et d’autres délégués de la communauté humanitaire dans son ensemble.

NOHA est une association internationale d’universités dont l’objectif est d’augmenter le professionnalisme au sein du secteur humanitaire par la promotion des valeurs humanitaires, en mettant l’accent sur l’éducation et la recherche. De fait, les universités du réseau NOHA proposent un Programme commun de Master en Action humanitaire internationale. À l’heure actuelle, quelque 3000 élèves sont ainsi déployés dans des activités humanitaires autour du globe.

Les tables rondes ont évoqué toute une série d’aspects, parmi lesquels les principes et l’évolution du paysage humanitaire, la professionnalisation, la qualité et la redevabilité, la protection et la sécurité, la consolidation de la paix et des stratégies proactives visant à mettre en interaction aide humanitaire, réhabilitation et développement.

Les participants ont mis en exergue un certain nombre de défis auxquels les acteurs humanitaires sont actuellement confrontés.

L’un d’entre eux est la frontière floue entre action politique, militaire et humanitaire, de par la multiplication des acteurs aux mandats multiples. Ce phénomène se répercute sur la sécurité des travailleurs humanitaires, sur les populations affectées et sur le respect des principes humanitaires. De même, il existe un risque de politisation et de mise en péril des objectifs humanitaires face aux mandats (militaires) solides des opérations de maintien de la paix.

Le nombre croissant d’activités complexes et exigeantes requises des acteurs humanitaires (en particulier de ceux dotés de mandats multiples) dans des secteurs où les États devraient demeurer les principaux responsables entraîne un risque de perte de l’identité humanitaire.

Du côté de la redevabilité, les relations contractuelles entre donateurs et acteurs humanitaires ne sont pas contrebalancées par des relations équivalentes entre acteurs humanitaires et populations affectées.

Les participants ont en outre évoqué la certification des acteurs humanitaires. Ils ont souligné la nécessité de conserver la redevabilité à l’égard des bénéficiaires et de maintenir les principes humanitaires au cœur des mécanismes de certification. La certification devrait se baser sur mécanismes de motivation plutôt que des sanctions, être en mesure d’améliorer à la fois le travail d’ONG internationales de plus grande envergure et de petits partenaires dans le Sud, tout en évitant d’être sous le joug des donateurs.

S’agissant de la professionnalisation croissante du secteur, les participants à l’événement ont souligné l’importance de préserver l’« esprit humanitaire ». Pour ce faire, un savant mélange d’éducation, de formation, d’expérience sur le terrain, d’aptitudes flexibles et d’éthique est nécessaire.

Que réserve l’avenir ? Parmi quelques-unes des tendances envisagées par les participants, citons l’émergence d’acteurs locaux avec des gouvernements nationaux exerçant davantage de contrôle et demandant une certification des ONG, une présence plus marquée de nouveaux acteurs d’influence dont le premier mandat n’est pas de fournir de l’aide (donateurs non traditionnels, secteur privé), et un examen approfondi toujours plus important de l’assistance humanitaire par des bénéficiaires de l’aide, avec l’appui de nouvelles technologies.

Face à ces réalités, il est désormais fondamental de consolider les capacités locales et d’engager un dialogue constructif sur les principes humanitaires avec les nouveaux acteurs impliqués dans le secteur.

Comme le souligne le Dr. Pat Gibbons, professeur à l’University College de Dublin et président sortant du réseau NOHA, « l’objectif futur de NOHA est d’établir des réseaux à travers le monde. De cette façon, sa philosophie – améliorer la professionnalisation de l’aide humanitaire grâce à l’éducation – pourra se transformer en un projet mondial ».

* Cecilia Furtade occupe le poste d’assistante senior aux activités de formation et de promotion au bureau du Projet Sphère. C’est une ancienne étudiante de NOHA (Université d’Aix-en-Provence, 2006).

  • Découvrez les témoignages des élèves et apprenez-en davantage sur l’histoire, l’actualité et l’avenir du réseau NOHA en visionnant cette petite vidéo (en français).