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La réponse humanitaire a besoin d’une approche englobante

Par Christine Knudsen *

Quelque 900 représentants de haut niveau issus d’une variété de parties prenantes de l’action humanitaire se retrouvent à Genève du 13 au 16 octobre. La capitale humanitaire mondiale fera honneur à son nom – et, nous l’espérons, aux promesses qui l’étayent – en accueillant la Consultation mondiale pour le Sommet humanitaire mondial (SHM).

Sommet Humanitaire MondialCette réunion sera la dernière occasion pour la large communauté de gouvernements, d’organes onusiens, d’ONG, d’entités du secteur privé, entre autres, de prendre part à des discussions en personne, d’établir les priorités et de déterminer ce qui aura changé lorsqu’une communauté encore plus nombreuse se réunira lors du Sommet lui-même, l’an prochain à Istanbul.

Parmi ces questions, l’efficacité et la qualité de l’intervention humanitaire figurent en haut de la liste, mais les remèdes et recommandations sont encore vagues ou graduels. Comme le révèle le rapport sur l’État du système humanitaire 2015, récemment lancé, une majorité d’humanitaires jugent que l’efficacité du secteur est faible. Nous savons que nous devons mieux faire.

Si la redevabilité – tant à l’égard des populations touchées qu’entre les divers acteurs – a constitué la pierre de touche d’une décennie de réforme humanitaire, on remarque qu’il n’y a pas eu de discussion sur les questions liées à la qualité de l’aide lors des débats sur la réforme et lors des préparations thématiques relatives à l’efficacité dans le cadre des processus du SHM.

Or, lorsqu’une crise survient, c’est la qualité qui fait la différence entre la simple survie et une vie digne pour des millions de familles, de femmes, d’hommes, de filles et de garçons.

Comme l’indique la , non seulement la qualité globale de l’intervention humanitaire est importante pour ses résultats et son impact, mais un cadre commun de standards de qualité constitue par ailleurs la base de toute discussion sérieuse sur la redevabilité elle-même.

Alors que le SHM évolue vers un engagement en faveur d’une approche humanitaire plus inclusive et des interventions plus contextualisées, le besoin de ce cadre partagé est clair. Des acteurs issus de traditions différentes qui cherchent à soulager la souffrance humaine – en se basant sur la solidarité, les principes, la religion ou d’autres moteurs d’action engagée – constatent d’ores et déjà la valeur d’un langage opérationnel commun pour agir de façon plus complémentaire et plus efficace et, en fin de compte, pour sauver plus de vies.

Depuis sa création en 1997, le Projet Sphère a accueilli le développement de ce langage commun. Sphère, en tant qu’approche intégrée d’une aide de qualité, est souvent utilisée pour planifier, concevoir, suivre, évaluer et coordonner les secours apportés.

Sphère a remporté autant de succès parmi les organisations de la société civile et les ONG humanitaires que parmi les gouvernements et les autorités nationales, et son rôle en tant que cadre mondial complet pour les politiques et les pratiques humanitaires, le plaidoyer et les interventions s’est accru au fil du temps.

L’édition 2011 du manuel Sphère présentait une approche intégrée des actions humanitaires englobant le « pourquoi » (la Charte), le « comment » (les standards essentiels – désormais remplacés par la Norme humanitaire fondamentale – et les principes de protection) et le « quoi » (standards minimums pour quatre secteurs vitaux de l’intervention) de l’intervention humanitaire.

Elle a par ailleurs permis le rassemblement de l’expérience et du savoir collectifs de milliers de professionnels humanitaires pour qu’ils fassent l’objet de débats et soient condensés et adaptés aux contextes. Dans le même temps, ce langage commun a permis à de nombreuses personnes prenant part de bonne foi à des activités de secours de travailler avec des acteurs humanitaires dans le cadre d’approches coordonnées.

Le Sommet humanitaire mondial peut élargir encore cette approche englobante en lançant un appel pour que les principes et standards Sphère forment la base d’une planification, d’une programmation, d’un suivi et d’une redevabilité interopérables par rapport auxquels une communauté de praticiens la plus large possible puisse mesurer ses accomplissements, ses lacunes et ses progrès pour sauver des vies ensemble.

Une autre occasion de continuer l’élargissement de cette approche englobante se présentera juste après le SHM, lorsque le manuel Sphère entamera un processus d’envergure de révision approfondie, à partir de mai 2016, en vue de la publication d’une quatrième édition pour le 20e anniversaire du manuel, en 2018.

Nous sommes déterminés à veiller à ce que cette prochaine édition profite pleinement de contributions émanant des communautés, du réseau de praticiens Sphère dans toutes les régions du monde et d’autorités nationales qui s’efforcent d’adapter les standards à leurs propres contextes et approches en matière de qualité.

Nous savons que la Consultation mondiale de Genève marquera un moment important dans l’histoire de notre secteur, et nous encourageons les participants au SHM à répondre aux attentes des personnes touchées par des catastrophes ou des conflits en agissant avec force pour garantir une aide humanitaire de qualité afin d’assurer une vie digne aux personnes dans le besoin, où qu’elles se trouvent.

* Directrice du Projet Sphère

  • Télécharger la contribution du Projet Sphère au Sommet Humanitaire Mondial