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Faire face aux défis humanitaires en Irak – Hameed Kareem

Hameed KareemIl peut parfois être très difficile d’atteindre les standards Sphère, dit Hameed Kareem, mais ces standards continuent d’être pertinents. Photo : © Bilal Jarekji / le Projet Sphère

« À ce moment-là, nous avons tous été contraints de quitter nos maisons, car nous avions peur de l’armée irakienne, que les soldats reviennent nous tuer et nous torturer. Cela a été un déplacement massif d’environ trois millions de Kurdes », se souvient Kareem.

À son retour chez lui, alors jeune diplômé universitaire, il a commencé à travailler dans le secteur humanitaire avec CARE International. « Cela a été une période vraiment très difficile. Longues journées de travail, longues distances à parcourir. Ma famille voulait que j’arrête, mais j’ai dit : ‘Non, j’aime ce travail’. Et j’ai continué ; c’était il y a environ 24 ans ».

Kareem est actuellement directeur de pays pour International Relief and Development (IRD). Son travail le met en contact avec des réfugiés syriens, les communautés qui les accueillent et sont soumises à la pression du partage de ressources limitées, ainsi que les organisations locales qui répondent aux besoins des minorités religieuses.

Kareem est basé à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, où une importante partie du travail de l’IRD consiste à venir en aide aux personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays après avoir fui le groupe État islamique.

« Nous avons construit un camp de 1 500 tentes, avec toutes les infrastructures, et nous l’élargissons maintenant pour pouvoir accueillir quelque 500 familles de plus », explique Kareem. Ce camp, appelé Laylan, se situe à 20 kilomètres au sud-est de la ville de Kirkuk.

L’intérêt de Kareem concernant les principes et les standards Sphère date de la toute première édition du manuel Sphère. « Dès la première fois que je l’ai vu en 1998, il m’a intéressé », dit-il. Et, conformément à ce qui semble constituer la trajectoire habituelle des praticiens Sphère, son engagement initial a continué durant toute sa vie professionnelle et dans le cadre de son travail pour plusieurs organisations d’aide.

Il a utilisé le manuel durant son travail avec l’UNICEF de 2000 à 2003 ; dispensé une formation Sphère à des ONG locales pendant son travail pour l’International Rescue Committee en 2003 ; et, en tant que membre du personnel d’IRD, a formé des responsables gouvernementaux et des membres du personnel d’ONG internationales après avoir pris part à un cours de formation des formateurs en Tunisie en 2009.

« Sphère est un très bon outil qui vous aide à comprendre la situation de la même façon que les bénéficiaires, le gouvernement, les autres agences, et même les autres membres de votre propre équipe. C’est là un aspect sur lequel les standards minimums sont utiles », explique Kareem.

C’est d’ailleurs pourquoi IRD traduit actuellement le manuel Sphère en kurde, dans le cadre de ses programmes en matière d’intervention en situations d’urgence et de renforcement des capacités d’organisations communautaires. Kareem pense que la version kurde du manuel sera prête vers le milieu de 2016.

Cependant, il reconnaît également qu’« il peut parfois être très difficile d’adhérer aux standards Sphère ». Par exemple, lorsque le groupe État Islamique a attaqué la minorité yézidie en août 2014, la vague de personnes déplacées a largement dépassé les capacités. « Dans une ville comme Dohuk, le ratio entre les personnes déplacées et les membres de la communauté d’accueil était de un pour un ».

Dans ces conditions vraiment terribles, les standards Sphère ne pouvaient pas être atteints. « Nous avions deux ou trois familles par tente. Nous ne pouvions distribuer que du pain et de l’eau à des personnes qui ne recevaient qu’un repas par jour. Le gouvernement, les agences onusiennes, les ONG internationales – tout le monde faisait de son mieux, mais les besoins étaient tout simplement trop gigantesques pour que l’on puisse les satisfaire », se souvient Kareem.

« Bien sûr, c’est un problème de financements insuffisants. Mais l’autre problème, c’est que la situation est trop difficile », explique Kareem. « Alors il y a eu des périodes pendant lesquelles, d’un commun accord avec nos bailleurs de fonds, nous nous sommes concentrés sur des efforts pour maintenir les gens en vie, pour les empêcher de mourir de faim ou de froid. »

Pour Kareem, cela n’enlève pas une once de pertinence à Sphère. Parce que, même dans ces situations, les valeurs essentielles de Sphère continuent d’orienter les actions humanitaires : « Nous estimons que, lorsque les gens sont dans le besoin, ils ont le droit d’être soutenus et notre mission est de les soutenir – eux et leur dignité ».

[Hameed Kareem a pris part à l’.]

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  • Etendre la diffusion de Sphère en Turquie – Kamil Erdem Güler