
Une intense sécheresse, exacerbée par la pauvreté et des conflits, a frappé la Corne de l’Afrique en 2011, provoquant le déplacement de centaines de milliers de personnes. Photo : recensement de réfugiés au camp Dagahaley, Dadaab, Kenya oriental. © Tom Maruko/IRIN
Le rapport se concentre sur la réponse apportée l’an dernier à la crise dans la Corne et l’analyse sous l’angle de la qualité et de la redevabilité. Il a été rédigé par l’Initiative sur les standards conjoints, un effort de collaboration entre le Projet Sphère, People In Aid et le Partenariat International pour la Redevabilité Humanitaire (HAP).
Comme le rapport le souligne, « 18 ans après le génocide rwandais, que d’aucuns considèrent comme le catalyseur de la création du Partenariat International pour la Redevabilité Humanitaire, de People In Aid et du Projet Sphère, le secteur humanitaire continue à éprouver des difficultés pour maintenir les populations concernées au centre de ses réponses ».
Les communautés touchées « ont eu la sensation que certaines agences mettaient en œuvre des projets en accordant peu d’égards à [leurs] besoins » et à l’expertise locale. Toujours selon le rapport, ce phénomène a entraîné des « projets non viables qui, dans certains cas, ont augmenté la vulnérabilité des communautés affectées. »
« Pour garantir la qualité et la redevabilité de la réponse humanitaire, il est essentiel d’assurer un engagement efficace en faveur des communautés tout au long du cycle du projet et de faire jouer à celles-ci un rôle actif », ajoute le rapport.
Dans sa synthèse des conclusions collectées au terme du déploiement conjoint de neuf semaines (du 27 octobre 2011 au 31 janvier 2012) dans la Corne de l’Afrique, le rapport met également en exergue d’autres besoins, notamment en termes de processus et de pratiques de gestion du personnel, de formation accrue des pairs et de création de capacités dans l’application pratique des standards humanitaires.
Sur le terrain, « la mise en application pratique des standards était limitée », tandis que « certaines personnes des niveaux supérieurs consultées ont fait preuve d’une connaissance limitée des standards et de leur utilisation », souligne encore le rapport. De plus, au sein d’agences membres d’HAP et de People In Aid, la plupart du personnel « n’avait pas été mis au fait des engagements de l’organisation en matière de redevabilité ».
S’ils reconnaissent que leurs conclusions sont basées sur un « petit échantillon », les auteurs du rapport « exhortent la communauté humanitaire à prendre en compte les aspects mis en évidence » dans celui-ci.
En 2011, une crise alimentaire dans les pays de la Corne de l’Afrique a touché plus de 13 millions de personnes et fait des dizaines de milliers de victimes. La combinaison de plusieurs facteurs a déclenché cette crise : sécheresse, hausse des prix des denrées alimentaires, conflit, des inondations saisonnières ou encore conflits localisés autour des ressources.
Le déploiement conjoint dans la Corne de l’Afrique visait à assister des agences humanitaires à l’heure de proposer des programmes alliant redevabilité et justesse qui répondaient aux standards reconnus en matière de qualité et de redevabilité. Composée de trois membres, l’équipe a soutenu des activités d’appui des agences de la région, consultant plus de 25 d’entre elles pour identifier les lacunes de qualité et de redevabilité et les nouveaux problèmes.
Le déploiement conjoint, qui comprenait notamment la création d’une équipe séparée représentant les initiatives définissant des standards avec l’objectif d’améliorer la cohérence de la palette des services proposés lors d’une réponse humanitaire, a été une innovation basée sur des expériences passées de collaboration en Haïti, au Myanmar et au Pakistan.