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« Ce sont les droits des populations touchées par des catastrophes ou des conflits qui nous rassemblent »

Vous présidez le Conseil d’administration du Projet Sphère depuis juin 2011. Après presque un an à sa tête, pouvez-vous dresser un état des lieux du projet et de son évolution à venir ?

Le Projet Sphère se porte bien, et commence un nouveau chapitre passionnant. Il y a un an, nous avons lancé la troisième édition de la  (plus connue sous le nom de « manuel Sphère ») qui a reçu un très bon accueil de la part de la communauté humanitaire mondiale.

Le nombre de  sont dispensés aux quatre coins de la planète.

Ces signes sont très encourageants mais c’est la contribution de centaines d’organisations et d’individus qui ont participé au nouveau manuel dont nous sommes les plus fiers.

La nouvelle version de la Charte humanitaire arrive à un moment particulièrement important pour l’histoire de l’aide humanitaire, un moment où les principes qu’elle défend sont plus que jamais nécessaires.

Parallèlement, la solidité institutionnelle du Projet Sphère se traduit par des accords de coopération contenant des standards humanitaires complémentaires aux nôtres dans les domaines de l’.

Y a-t-il des avancements ou des nouveautés ?

Oui ! Le bureau du Projet Sphère travaille actuellement sur un cours en ligne qui permettra aux personnes de suivre de manière autonome un programme de formation ambitieux sur les principes et les standards Sphère.

Cette formation en ligne se veut complémentaire aux méthodes de formation classiques telles que les ateliers. Elle offre aux travailleurs et volontaires humanitaires une méthode d’apprentissage interactive, avec des scénarios et des dilemmes complexes et exigeants auxquels le personnel de terrain doit faire face.

Nous sommes très enthousiastes et prévoyons une forte demande de ce nouvel outil de formation, qui sera disponible sur le site du Projet Sphère en anglais, en français et en espagnol d’ici la fin de l’année.

En ce qui concerne les nouvelles technologies, le manuel Sphère devrait être disponible prochainement, sous forme de mini-site Web et de livre électronique. Nous avons également commencé à étudier les différentes possibilités de rendre ces standards accessibles sur smartphones et appareils mobiles, en collaboration avec cinq autres organisations de définition des standards.

L’année dernière, le Projet Sphère, conjointement avec People In Aid et le Partenariat international pour la redevabilité humanitaire (HAP), a lancé une . De quoi s’agit-il ?

Le Projet Sphère a démarré il y a 15 ans dans un contexte humanitaire où il n’existait pratiquement aucun standard de qualité et de redevabilité. Maintenant, les choses ont changé. Le nombre et la complexité des standards ont entraîné un plus haut niveau de professionnalisme parmi les acteurs de l’aide humanitaire.

Bien que les standards ne puissent garantir à eux seuls la qualité et la redevabilité, ils constituent néanmoins la base sans laquelle il est impossible d’arriver à une définition commune des notions de qualité et de redevabilité.

Le but de l’Initiative sur les standards conjoints est simple : faciliter l’apprentissage et l’application des standards pour les travailleurs humanitaires, au profit des populations touchées par une catastrophe ou un conflit. C’est tout !

Nous pensons qu’ensemble, nous pouvons atteindre une plus grande cohérence des standards humanitaires. Depuis juillet 2011, lorsque les représentants des trois initiatives se sont réunis pour renforcer notre collaboration, nous avons entamé un dialogue pour atteindre cet objectif simple mais ambitieux.

Jusqu’à présent, nous avons déployé une équipe conjointe pour soutenir les travaux de qualité et de redevabilité effectués dans la Corne de l’Afrique, et nous avons mis en ligne le portail Web JointStandards.org où des travailleurs humanitaires peuvent trouver tous nos standards sur un seul emplacement.

Les trois conseils d’administration fin avril 2012 et nous parachevons les détails d’un processus qui comportait notamment la consultation des parties prenantes. Les résultats de cette consultation et les propositions pour atteindre une « plus grande cohérence » seront présentés au Forum sur les standards humanitaires au printemps 2013.

Concrètement, quelle forme peut revêtir cette « plus grande cohérence » ?

Nous ne pouvons pas prédire les caractéristiques concrètes ni les changements à mettre en place à l’avenir. Un élément essentiel de ce processus consiste à consulter et écouter nos principales parties prenantes, y compris le personnel humanitaire de terrain. Cette démarche repose sur les principes qui font la force du Projet Sphère : un dialogue éclairé par une série de spécialistes et une approche documentée.

Nous sommes convaincus que des standards cohérents, faciles à utiliser et simples ont plus de chance d’être appliqués. Et s’ils sont utilisés, ils seront plus susceptibles d’améliorer le sort des personnes affectées par un conflit ou une catastrophe. C’est la raison pour laquelle nous avons lancé cette initiative.

Pourquoi ce processus n’a-t-il lieu que maintenant ?

Je n’oublierai jamais le jour où je me suis retrouvé dans une salle de formation d’une ONG birmane, peu après le passage du cyclone Nargis en 2008, devant des douzaines de travailleurs humanitaires nouveaux et sans expérience, trempés par la pluie, et qui participaient pour la première fois à un atelier sur les standards humanitaires.

Après la séance, lorsque j’ai demandé à l’un des participants son avis sur la formation, il m’a répondu que le système était confus et qu’il aurait préféré passer la journée à distribuer de la nourriture. Je n’ai pas pu m’empêcher d’éprouver un sentiment d’échec vis-à-vis de ses attentes.

Le nombre de standards humanitaires a considérablement augmenté depuis le lancement du Projet Sphère. La plupart d’entre eux en sont à leur deuxième ou troisième révision, chaque version étant enrichie par plus d’expérience et de documents afin de refléter les changements du secteur. Par conséquent, le système humanitaire est plus redevable et offre une assistance de meilleure qualité.

Ainsi, le besoin de standards et de principes, et celui d’approches flexibles et dynamiques afin de répondre aux défis naissants, surviennent et demandent en même temps toute notre attention. C’est le défi que nous devons relever, car nous sommes persuadés que le monde a plus que jamais besoin de standards humanitaires et des principes sur lesquels elles reposent.

Y a-t-il des éventuelles implications du Projet Sphère dans ce processus ?

Sans vouloir anticiper le résultat du processus dans lequel nous, en tant qu’Initiative sur les standards conjoints, nous sommes engagés, je pense que les principaux éléments qui contribuent à la réussite du Projet Sphère ont un avenir, quelle que soit la forme que prendra cette « plus grande cohérence » que nous recherchons.

La Charte humanitaire a gagné sa place dans la conscience collective du secteur humanitaire. Les standards minimums portant sur l’approvisionnement en eau, la nutrition, l’abri et l’action sanitaire expriment la sagesse commune de l’ensemble du secteur, tout comme les standards essentiels relatifs aux processus et aux personnes et les principes de protection. Le processus de consultation et l’approche documentée, qui constituent la marque de fabrique de Sphère, sont devenus une caractéristique de pratiquement tous les standards du secteur.

Au-delà de cela, il est encore trop tôt pour émettre de quelconques suppositions.

L’Initiative sur les standards conjoints représente un éventail de perspectives, mais ensemble, nous pouvons affirmer que le but de ce processus est de mieux respecter les droits des populations touchées par une catastrophe ou un conflit. Selon la Charte humanitaire, elles ont le droit de vivre dans la dignité, le droit de recevoir une aide humanitaire et le droit à la protection et à la sécurité. C’est ce qui nous unit.

Y a-t-il des nouveautés concernant le bureau du Projet Sphère ?

Lors de la réunion la plus récente, qui s’est tenue à Genève fin avril 2012, le Conseil d’administration a souligné le rôle central que joue le bureau du Projet Sphère et a exprimé sa satisfaction quant au travail effectué.

À la fin de cette année, l’accord d’hébergement actuel entre le Projet Sphère et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) prendra fin. C’est pourquoi, le Conseil d’administration du projet Sphère recherche un nouvel accord d’hébergement avec une autre organisation siégeant au Conseil, à Genève.

Cela signifie que le statut et le lieu du bureau du Projet Sphère demeurent identiques. L’organisation hôte offrira la protection juridique ainsi que des services financiers et d’autre nature nécessaires au fonctionnement du bureau.

La FICR a hébergé le bureau du Projet Sphère pendant plus de 15 ans, et les organisations du Conseil d’administration lui en sont très reconnaissantes. L’engagement de la FICR dans le Projet Sphère restera inchangé, et nous espérons poursuivre notre collaboration commune.